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Faune Guadeloupe

Faune Guadeloupe

Site officiel de L'ASFA : L'Association pour la Sauvegarde et la réhabilitation de la Faune des Antilles

Une journée naturaliste aux Saintes …entre émerveillement vives inquiétudes !

Le samedi 6 janvier 2018, nous avons organisé une sortie aux Saintes principalement dédiée à la visite des 2 colonies de Pélicans bruns que nous connaissons sur l’archipel.


Cette visite nautique nous a permis de vérifier nos premières estimations réalisées les semaines précédentes depuis des points d’observation terrestre.

Peu d’évolution sur les 2 colonies depuis nos premiers comptages et bien que la saison ne soit pas entièrement terminée, nous avons pu néanmoins observer une baisse des effectifs nicheurs de 15 à 20 % sur les deux colonies par rapport à la saison précédente. 

Comme au Gosier, nous avons également constaté une forte atteinte du littoral par l’ouragan Maria, assez importante sur l’une des colonies qui a perdu de nombreux supports de nidification. 

(Depuis la découverte par L’ASFA de la réinstallation du Pélican comme oiseau nicheur en Guadeloupe en 2007, l’association porte une veille attentive à l’évolution de la population nicheuse.C’est ainsi que nous suivons chaque année les effectifs nicheurs sur les 4 colonies connues actuellement en Guadeloupe). 

Nous étions accompagnés pour cette journée de Christophe Cuby présentateur de l'émission "C'est naturel" sur la radio Guadeloupe 1ère. Ce dernier malgré des conditions de mer pas évidentes a pu néanmoins sortir son micro.

Vous pouvez réécouter l'émission intitulée "Le Pélican à Grand Îlet et Terre-de-Bas" en podcast sur le lien suivant https://la1ere.francetvinfo.fr/guadeloupe/emissions-radio/c-est-naturel

Régis Gomès de L'ASFA au micro de Christophe Cuby de Guadeloupe La première radio  pour son émission du dimanche matin  (07h30-08h00) "C'est Naturel"

Régis Gomès de L'ASFA au micro de Christophe Cuby de Guadeloupe La première radio pour son émission du dimanche matin (07h30-08h00) "C'est Naturel"

Une journée naturaliste aux Saintes …entre émerveillement vives inquiétudes !
Une journée naturaliste aux Saintes …entre émerveillement vives inquiétudes !Une journée naturaliste aux Saintes …entre émerveillement vives inquiétudes !

Cette sortie fut l'occasion de rechercher d'éventuelles autres colonies de pélicans et d'observer quelques espèces sédentaires comme le fou brun ou hivernantes comme le Grand héron.

Une journée naturaliste aux Saintes …entre émerveillement vives inquiétudes !Une journée naturaliste aux Saintes …entre émerveillement vives inquiétudes !
Une journée naturaliste aux Saintes …entre émerveillement vives inquiétudes !

Après la pose déjeuner, tout le monde est prêt à rechercher les couleuvres ou couresses et les Sphérodactyles sur l'îlet Cabrit

Une journée naturaliste aux Saintes …entre émerveillement vives inquiétudes !

L’Archipel des Saintes n’est pas reconnu uniquement pour ses populations d’oiseaux marins, il l’est aussi pour ses reptiles puisque l’archipel accueille pas moins de 4 espèces endémiques dont 3 strictement des Saintes : L’Anolis des Saintes (Anolis terraealtae), le Sphérodactyle des Saintes (Sphaerodactylus phyzacinus) et la Courresse des Saintes (Alsophis sanctonum). Le quatrième, le Scinque de Guadeloupe (Mabuya desiradea) est également encore présent à la Désirade et à Petite Terre. 

   Mis à part l’anolis encore commun, les 3 autres espèces se portent mal. Tellement mal que l’Union Internationale de Conservation de la Nature (UICN) vient d'évaluer ces espèces comme confrontées à risque élevé à très élevé d'extinction.  

   Ce mauvais statut de conservation découle directement de la forte altération de leurs habitats principalement due aux ravages que font les cabris dans les sous-bois et à la présence de prédateurs introduits tels que les poules et les chats.

 Nous avons pu constater de visu cet état de fait, en réalisant une courte halte sur l’îlet Cabrit.
Courte car les conditions météorologiques et surtout notre accablement nous ont fait quitter l’îlet rapidement.
Accueillis par des légions de poules, de chats et de cabris laissés à leur sorts, nous avons découvert un îlet à la végétation complètement dégradée. Plus aucune strate herbacée ou arbustive, plus de litière au sol, une très forte érosion du sol : une vision apocalyptique !

Comment un Sphérodactyle ou une courresse peut-elle survivre dans un tel milieu ? 

Nous  trouverons quand même une courresse après 1h30 de recherche, cette dernière tentant de trouver une proie dans ce quasi désert écologique. Par contre aucun sphérodactyle à l'horizon !

Cet îlet est pourtant propriété du Conservatoire du Littoral depuis 2007 et bénéficie d’un plan de gestion depuis 2015 dans lequel la régénération des milieux naturels et la lutte contre les espèces exotiques envahissantes introduites sont identifiées !

Des mesures de conservations urgentes pour les espèces de reptiles en danger d’extinction sur cet îlet seront-elles prises ? Et seront-elles à la hauteur des enjeux ?

Des quantités de cabris, poules, chats sont présents sur l'îlet...

Une journée naturaliste aux Saintes …entre émerveillement vives inquiétudes !
Une journée naturaliste aux Saintes …entre émerveillement vives inquiétudes !Une journée naturaliste aux Saintes …entre émerveillement vives inquiétudes !

Plus aucune litière au sol ! Plus aucune végétation à moins d'un mètre de hauteur !

Une journée naturaliste aux Saintes …entre émerveillement vives inquiétudes !Une journée naturaliste aux Saintes …entre émerveillement vives inquiétudes !

Après 1h30 de recherche sur les secteurs pourvus de quelques feuilles au sol, nous trouvons une courresse qui erre à la recherche d'une éventuelle proie...

Une journée naturaliste aux Saintes …entre émerveillement vives inquiétudes !
La perte de litière du fait de la déforestation outre la disparition de milieux de vie indispensables à l’entomofaune et aux espèces qui s’en nourrissent, est reconnue comme une des principales causes de dégradations des fonds marins coralliens. La mise à nu des sols, accélère leur érosion par le vent et la pluie. Les eaux de ruissellement emportent les particules de terre qui vont colmater les fonds marins et dégrader lentement mais surement ces derniers (turbidité de l’eau, baisse de la photosynthèse, nécrose des coraux …).
La perte de la strate arbustive permet également au vent de s’engouffrer bien plus facilement dans les peuplements forestiers et les fragilise face aux ouragans. Après le passage de Maria, il est facile de constater les nombreux arbres couchés loin à l’intérieur des îles).

Ces îlets constituent un patrimoine remarquable irremplaçable de l'Archipel guadeloupéen , il y a une réelle  URGENCE à tout mettre en oeuvre pour  leur protection effective et leur restauration 

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