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Faune Guadeloupe

Faune Guadeloupe

Site officiel de L'ASFA : L'Association pour la Sauvegarde et la réhabilitation de la Faune des Antilles

milieux naturels

Publié le par asfa
Publié dans : #Milieux naturels
L'enquête publique
sur le Schéma Aménagement Régional
de la Guadeloupe est lancée 


L'Avis de l'Autorité environnementale concernant l'évaluation environnementale du SAR de la Guadeloupe confirme que les prescriptions sont très insuffisantes pour la protection des milieux naturels de l'Archipel guadeloupéen. 



Téléchargez l'avis de l'AE :

                          091008_SAR_Guadeloupe_avis_rendu_cle734151-1.pdf 091008_SAR_Guadeloupe_avis_rendu_cle734151-1.pdf  


   
                                

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                 Diversité des types forestiers de la Guadeloupe

 

Forêt hygrophile de la Basse-Terre

                                           rivière en forêt humide tropicale (route de la traversée)

La situation intertropicale de la Guadeloupe et la position de la barrière montagneuse élevée sur le parcours des Alizés humides - bénéficiant ainsi d’une forte pluviosité - ont permis à la Basse-Terre d’abriter une forêt tropicale de 36 000 ha. Cette forêt humide (90 à 100 % d’humidité) s’étend sur les flancs des montagnes de la Basse-Terre. Elle est après celle de la Dominique, la plus importante et la mieux conservée des Petites Antilles.

Une végétation luxuriante
La forêt dense de la Basse-Terre abrite au moins 300 espèces d’arbres appartenant à 150 genres et 60 familles, 250 espèces de fougères, une cinquantaine d’espèces de lianes et une centaine d’espèces d’orchidées.

Quelques espèces végétales dominantes en forêt hygrophile 


Très grands arbres (25-35m)
Gommier blanc (Dacryodes excelsa)
Acomat boucan (Sloanea caribaea)
Châtaigniers petites feuilles (Sloanea truncata)
Citronnier blanc (Ilex nitida)
Résolu (Chymarrhis cymosa)
Abricotier bâtard (Byrsonima laevigata)
Bois-rada (Byrsonima martinicensis)

Arbres dominés (10-25m)
Bois doux jaune (Octea leucotxylon)
Marbri (Richeria grandis)
Oranger-bois (Styrax glabrum)

Arbres de 6 à 10 m
Mapou-lélé (Cordia laevigata)
Bois graines rouges (Erythroxylon squamatum)


Arbustes (1,50 à 2m)
Balisier jaune (Heliconia caribaea)
Côtelette grand bois (Conostegia calyptrata)


Fougères arborescentes Cyathea arborea   Hemitelia grandifolia


Épiphytes 
Siguine géante (Philodendron giganteum)
Siguine rouge (Anthurium hoockeri)

Lianes
Pomme-liane bois (Passiflora rubra)
Liane-bamboche (Smilax megalophylla)
Liane yeux à crabes (Schlegelia axillaris)


Un joyau de la biodiversité
La densité et la luxuriance de la végétation rendent la forêt dense très attractive pour les animaux granivores, frugivores et nectarivores. Cette forêt chaude et humide est également un milieu propice pour les insectivores car les insectes y sont très abondants. La forêt primaire de Basse-Terre abrite donc une faune très diversifiée.

Elle abrite les 3 espèce d'hylodes indigènes. 11 des 13 espèces de chauves-souris présentes en Guadeloupe fréquentent la forêt humide de la Basse-Terre. On y trouve même le noctilion pêcheur qui peut pêcher dans les étangs d'altitude. Les autres mammifères présents sont le Raton laveur (Procyon lotor) et l’Agouti (Dasyprocta leporina). Feldmann et al. ont recensé 52 espèces d’oiseaux - dont 38 forestières nicheuses. La densité de l’avifaune dans la forêt hygrophile de Basse-terre est importante : 90 individus /ha d'après Feldmann et al. La Paruline caféiette (Dendroica plumbea) endémique de la Dominique et de la Guadeloupe y est l’espèce d’oiseau la plus fréquente : 11,5 individus /ha.

La forêt dense abrite plusieurs espèces endémiques dont l’Hylode de Pinchon (Eleutherodactylus pinchoni), l’Hylode de Barlagne (Eleutherodactylus barlagnei), le Pic de la Guadeloupe (Melanerpes herminieri) et la Sérotine de la Guadeloupe(Eptesicus guadeloupensis) et l'Anolis à tête marbré (Anolis marmoratus).

 

Forêt mésophile

Elle est présente sur les pentes du massif montagneux de la Basse-Terre dans les zones peu élevées à pluviométrie moyenne. Des arbres de forêt hygrophile y cohabitent avec d’autres espèces telles le Pois-doux (Inga laurina) et le Mahot grandes feuilles (Cordia sulcata) . Cette forêt couvrait 10 400 ha en 1980 mais elle est encore très défrichée pour les cultures (bananeraies en particulier). C’est également dans cette forêt que l’ONF a effectué la majeure partie des reboisements, principalement par le Mahogany grandes feuilles, originaire d’Amérique centrale (Swietenia macrophylla). Ce reboisement qui présente un intérêt économique s’est fait aux dépens de la richesse spécifique.

La forêt mésophile abrite certains représentants de la faune de la forêt hygrophile. Le Sturnire de la Guadeloupe (guimbo frugivore) endémique de la Basse-Terre et Montserrat (où elle est très rare) affectionne les sous-bois de forêt mésophile.

 

 

 

                               formation mésophile (forêt frédy Capesterre Belle-Eau)


Forêts ou bois xérophiles

Il y a une vingtaine d’années, les forêts et bois xérophiles occupaient encore la majeure partie de la Grande-Terre, des dépendances et de la Côte sous le vent de la Basse-Terre. Mais ces surfaces forestières ont été considérablement défrichées pour les plantations de canne à sucre et les constructions, laissant place à leurs stades de dégradations : taillis boisés, taillis et savanes. Ne subsistent que de rares forêts xérophiles relictuelles, comme celles de Philipsbourg (Anse-Bertrand), de Petite-Terre, des mornes des Saintes (le Chameau à Terre-de-Bas …), et le Pic du Paradis à Saint-Martin.

On distingue :

- les forêts xérophiles sur sol calcaire dont les arbres ont leurs feuilles caduques au Carême. Les plus courants sont le Mapou gris (Pisonia subcordata), le Poirier (Tabebuia heterophylla), et le Gommier rouge (Bursera simaruba). Le Gaïac (Gaïacum officinale) est devenu très rare et ne se retrouve quasiment plus qu’à la Désirade, Petite-Terre, Saint-Martin (Tintamarre,…) et Saint-Barthélemy. Les fleurs et fruits de ces 3 dernières espèces sont connus pour être les plus butinées et consommés par les oiseaux des forêts xérophiles.

                    végétation sèche du littoral de l'anse du Gouverneur (Saint-Barthélémy)

- la forêt xéro-mésophile sur calcaire qui est localisée aux Grands-Fonds. On retrouve les principales essences xérophiles accompagnées de quelques mésophiles telles le Mahot grandes feuilles et le Pois doux, et même certaines épiphytes.

forêt mixte des grands-fonds (Pliane Gosier)

                                      ravine des grands -fonds (Port-blanc Gosier)

- les forêts xérophiles sur roche volcanique qui abritent des essences supplémentaires telles le Bois savonnette (Lonchocarpus benthamianus) et le Bois rouge (Coccoloba swartzii).

                                       forêt sèche sur sol volcanique (Deshaies)

Certains oiseaux ont une préférence marquée pour ce type forestier xérophile. Ce sont notamment : le Colibri huppé (Orthorhyncus cristatus), la Paruline jaune (Dendroica petechia), l’Elénie siffleuse (Elaenia martinica), le Viréo gris (Vireo altiloquus) et la Tourterelle à queue carré (Zenaida aurita).

élénie siffleuse

On  retrouve également plusieurs espèces de figuiers (Ficus sp) dont les Figuiers étrangleurs (Ficus citrifolia) et le Figuier grandes feuilles dont les fruits sont très prisés par les chauves-souris frugivores (guimbos).

                             figues très prisées par les guimos Fer de lance communs


Les lézards Sphaerodactylus fantasticus profitent de la litière épaisse de ces forêts pour dissimuler leurs œufs durant l’Hivernage.

  

Les Mangroves 

En 1980, les mangroves de la Guadeloupe s’étendaient sur 9 000 ha soit environ 5 % de la superficie de l’Archipel. En 1997, elles ne représentaient plus que 7 455 ha.
Elles sont principalement situées de part et d’autre de la Rivière Salée, au niveau du Grand Cul-de-Sac Marin (de Sainte-Rose à Port-Louis) et du Petit Cul-de-Sac Marin (de Pointe-à-Pitre à Goyave).
Les autres mangroves de l’Archipel se localisent en Grande-Terre (Gosier, Sainte-Anne, Moule), à Marie-Galante (mangrove de Vieux-Fort à Saint-Louis) et à l’Est de Saint-Martin (notamment en bordure des étangs).

                                            mangrove de Bois jolan Sainte-Anne


Des forêts entre mer et terre
Les mangroves sont des forêts de palétuviers installées le long des côtes vaseuses, des baies, des estuaires et dans les deltas des grands fleuves. Elles ne se rencontrent que dans la zone intertropicale et dans quelques régions subtropicales.

Du bord de la mer vers l’intérieur des terres on distingue :

- La mangrove de bord de mer : bourrelet de Palétuviers rouges (Rhizophora mangle) vivipares caractérisés par leurs racines-échasses (en arcs-boutants) qui assurent la fixation et la respiration dans la vase marine continuellement inondée et soumise à une salinité de 20 à 35 ‰. Le réseau dense de racines-échasses stabilisent le littoral en le protégeant de l’érosion et de la houle.

 



- La mangrove arbustive : Palétuviers rouges et Palétuviers noirs (Avicennia germinans). La salinité est moins importante (18-20 ‰). A certains endroits cependant des « étangs bois sec » peuplés de palétuviers morts ont une hypersalinité (60 ‰).



- La mangrove haute : Palétuviers rouges, noirs et blancs (Languncula racemosa). La hauteur des arbres peut atteindre 25-30 m. La salinité y est moindre (5 à 18 ‰).

                                             fleurs  de palétuviers blancs


Un biotope très riche
La mangrove bénéficie des éléments nutritifs apportés par les eaux marines et les eaux de ruissellement des rivières de l’intérieur des terres. La production primaire de la litière de mangrove constituée des feuilles, rameaux, et fruits de palétuviers est très importante : 10 à 16 tonnes de matière sèche /ha. Sa matière organique est à l’origine de nombreuses chaînes alimentaires. Les mangroves sont de véritables nurseries : mollusques, crustacés et petits poissons de mer ou de rivière, s’y reproduisent. Leurs larves ou juvéniles profitent de l’abondance nutritive de ce milieu.

Les vasières de mangroves fournissent donc une nourriture très abondante à de nombreux limicoles migrateurs tels les bécasseaux, chevaliers, pluviers,… (une trentaine d’espèces) et aux Ardéidés (une dizaine d’espèces).


Plusieurs oiseaux piscivores trouvent leur pitance dans les eaux calmes et peu profondes des mangroves : les sternes, le Balbuzard Pécheur (Pandion haliaetus) , le Pélican brun (Pelecanus occidentalis), la Frégate superbe (Fregata magnificens),… De même que la spectaculaire chauve-souris pêcheuse (70cm d’envergure !) le noctilion pêcheur (Noctilio leporinus) qui se nourrit de poissons et d’insectes.

Les îlots de Palétuviers constituent les sites de nidifications ou les dortoirs de nombreux oiseaux (hérons,  frégates, pélicans …). 

 




La  forêt marécageuse


C’est une forêt de plaine reliant généralement la mangrove à la terre ferme et qui se développe en eau douce ou faiblement saumâtre. Elle se compose en grande majorité de Mangles médaille (Pterocarpus officinalis), mais aussi d’épiphytes et de nombreuses lianes et fougères.

Cette forêt se prolonge à l’intérieur des terres, le long des cours d’eau, sur 2 100 ha en Basse-Terre, 2 900 ha en Grande-Terre, et 43 ha à Marie-Galante.

La mangrove haute et la forêt marécageuse accueillent beaucoup d’oiseaux insectivores, notamment le Pic de la Guadeloupe et la Paruline caféiette, ainsi que les nombreuses parulines nord-américaines en migration.

Coté Chiroptères, c'est le milieu de pédilection du Noctilion pêcheur (Noctilio leporinus). Le  rarissime Chiroderme de la Guadeloupe (Chiroderma improvisum) serait lié à ce type forestier. C'est également dans ce type forestier que la Sérotine de la Guadeloupe (Eptesicus guadeloupensis) à été découverte en 1974 par une mission américaine (Baker et al.)

                                            sentier en forêt marécageuse de Belle plaine Abymes


Malheureusement comme la mangrove, la forêt marécageuse subit des pressions énormes : sacrifiée au bénéfice de l'agriculture (canne à sucre, bananeraies, dans une moindre mesure culture de madères,..) puis de l’extension continue de la zone commerciale et industrielle de Jarry-Houelebourg, des aménagements portuaires, et de l’agglomération pointoise. et de l'urbanisation en zone non protégée des Petit et Grand culs de sacs marins (Lamentin, Baie-Mahault, Sainte Rose).

                     destruction de mangrove au profit de l'agriculture dans le Grand cul de sac marin

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Publié le par asfa
Publié dans : #Milieux naturels

              La Guadeloupe : Un département, Une région, 

          un Archipel tout en diversité

 

source : DIREN - Atlas du Patrimoine Naturel-2001

Entre la mer des Caraïbes et l’océan Atlantique, la Guadeloupe est un Département français d’Outre-Mer de 422 000 habitants.C'est également  une Région admnistrative. Du point de vue géographique c'est un pays à part entière, plus encore, un  Archipel d'îles et ilets. L’Archipel guadeloupéen se trouve à 6 750 km de Paris et à 120 km de la Martinique, l’autre DOM des Petites Antilles.

Les premiers habitants de la Guadeloupe furent les peuplements précolombiens : les Arawaks puis les Caraïbes qui l’avaient dénommée « Karukéra » (ou « île aux belles eaux »). L’arrivée des colons au XVIIIe siècle s’est accompagnée du massacre des indiens Caraïbes, ainsi que de la déportation et la mise en esclavage de milliers d’Africains (jusqu’en 1848).

La faune indigène a elle aussi payé un lourd tribut à l’arrivée des Européens. D’abord, par des massacres délibérés, ensuite par l’introduction d’espèces exotiques et, la dégradation des habitats. En effet, depuis la colonisation les biotopes originels - et avec eux, les espèces animales - ont été profondément altérés, notamment par les spéculations agricoles. L’Archipel guadeloupéen, dont l’économie est maintenant essentiellement fondée sur le tourisme, subit encore une forte dégradation de ses milieux naturels et sa faune continue de se fragiliser. 

Situation géographique de l’Archipel

La Guadeloupe est un archipel situé dans le tiers septentrional de l’arc des Petites Antilles, à 16° de latitude Nord et 61° de longitude Ouest, entre l’Océan Atlantique à l’est et la mer des Caraïbes à l’ouest. Les Petites Antilles forment un arc d’une vingtaine d’îles océaniques qui s’étend sur une courbe de 850 km, des Grandes Antilles aux îles continentales de Trinidad et Tobago. 


Géographie : îles et îlets de l’Archipel

L’Archipel guadeloupéen se compose de huit îles habitées. La Guadeloupe « continentale » avec ses 1 438 km² est la plus grande île des Petites Antilles. Elle est en fait constituée deux îles principales : la Basse-Terre à l’ouest et la Grande-Terre à l’est, séparées par un chenal très étroit (60 m), la Rivière Salée.

                                        la rivière salée , chenal qui sépare la Grande-Terre de la Basse-terre

Les autres îles sont dénommées les dépendances. Elles regroupent : Marie-Galante, les Saintes (Terre-de-Haut et Terre-de-Bas) au sud de la Basse-Terre et la Désirade à l’est de la Grande Terre.

Plus lointaines (200 km au nord-ouest), « les dépendances du Nord » appartiennent encore administrativement au Département de la Guadeloupe. Elles comprennent Saint-Barthélémy et Saint-Martin. Cette dernière est partagée entre les Pays-Bas et la France.


L’Archipel guadeloupéen se compose également de plusieurs îles et îlets inhabités. Ilets calcaires ou ilets de palétuviers, ils ont un grand intérêt naturel : ilets dortoirs reposoirs de frégates et pélicans ou hérons ; îlets "nichoirs" de sternes ; îlets habitat refuge de lézards comme l'Iguane des petites Antilles (Iguana délicatissima). Ce sont notamment : les îles de la Petite-Terre (Terre de Haut et Terre de Bas) au sud-est de la Grande-Terre ; l'îlet vieux-fort de Marie-Galante, l’île Tintamarre et l’îlet Pinel à Saint-Martin ; les îlets à Cabrit, la Coche, les Augustins, la Vierge et Grand-Ilet, aux Saintes ; les îlets Pigeon au large de Bouillante ; les îlets Frégate, Toc Vers, et Fourchue de Saint-Barthélemy ; l’îlet Kahouanne et la Tête à l’anglais au large de Deshaies ; les îlets Fajou, Carénage et la Biche dans le Grand Cul-de-Sac Marin entre la Basse-Terre et la Grande-Terre… Cette organisation en archipel est propice à l'endémisme. certaines espèces animales ne se retrouve que sur une île ou un îlet : L'anolis de Marie-Galante, L' Anolis de Kaouhanne, ...

 


L’Archipel guadeloupéen couvre une superficie totale de 1 780, 4 km².

Les principales îles de l’Archipel guadeloupéen :



Superficie (en km²)

Développement des côtes (m) 

Points culminants(m)

 

 

 

 
Basse-Terre

848

180

 

 

 

1467

 

Grande-Terre

590

260

135

 
Marie-Galante

158

83

204

 

La Désirade

20

30

276

Terre-de-Haut

 

Terre-de-Bas

 

 

9,4

 
 
4,5

 

 

48


 
44

309


 
293

Iles de Petite Terre

1,5


10

Saint-Martin*

53,2

72

424

Saint-Barthélemy

21

32

281

* partie française. 

Un  contraste géologique

Les Petites Antilles sont géologiquement plus récentes que les Grandes Antilles. L’édification de l’arc des Petites Antilles résulte de la subduction de la plaque Atlantique sous la plaque Caraïbe depuis 55 millions d’années.

Les îles les plus anciennes de l’arc antillais (la Désirade, Marie-Galante, Partie Ouest de Saint-Martin, Saint-Barthélémy, Antigua,  la Grande-Terre, …) sont d’origine volcanique. Elles ont été érodées et leur soubassement volcanique a été recouvert par des formations coralliennes. Ces îles calcaires diffèrent profondément des îles volcaniques récentes (Montserrat, la Basse-Terre, les Saintes, partie Est de Saint-Martin, la Dominique…).



L’Archipel guadeloupéen bénéficie donc des deux types géologiques : volcanique récent (moins de 4 millions d’années) et calcaire ancien (plus de 5 millions d’années). La Basse-Terre est une île volcanique récente. Elle est parcourue suivant un axe nord-ouest / sud-est d’une chaîne montagneuse qui culmine à 1 467 m par le plus élevé des volcans de l’arc antillais : la Soufrière. Le massif de la Soufrière encore actif est le plus récent : 0,25 millions d’années à nos jours. La Grande-Terre est calcaire et presque plate. Sa région vallonnée « les Grands-Fonds » est formée de mornes peu élevés (135 m pour le plus haut situé à Sainte-Anne).

 

 

 



Ce contraste géologique participe à la diversité des paysages naturels qui caractérise l’Archipel guadeloupéen.


Le climat : dynamisme saisonnier régional et cyclones

La Guadeloupe a un climat de type tropical insulaire, adouci par les alizés (vents d’est). Pour caractériser le climat de l’Archipel antillais, Guy Lasserre souligne l’opposition entre « la constance des températures, celle de l’humidité atmosphérique, la singularité du souffle de l’alizé… » et les précipitations qui constituent « l’élément le plus capricieux du climat »*. En effet si les températures sont relativement constantes autour de 27°C, les précipitations varient au cours de l’année et selon les régions de l’Archipel.


Deux extrêmes saisonniers : le Carême et l’Hivernage
Le Carême, centré sur février, est une saison à caractère subtropical, sèche et fraîche. Durant le Carême, la pluviométrie et les températures sont les plus basses de l’année. Les vents sont de fréquence moyenne.

L’Hivernage, centré sur octobre, est une saison à tendance subéquatoriale, particulièrement humide et chaude. Les « pannes d’Alizés » sont nombreuses.

Le passage du Carême à l’Hivernage se fait progressivement au cours d’une période de pluviométrie moyenne dite la saison des Alizés (de type tropical).


Inégalité régionale de la pluviométrie
En réalité, « l’originalité profonde de l’Archipel guadeloupéen réside dans la très grande inégalité régionale de la pluviométrie ».

La Guadeloupe sèche comprend : les dépendances, les Nord, Nord-Est et Est de la Grande-Terre, ainsi que la Côte sous le vent de la Basse-Terre. Elle connaît une pluviométrie de moins de 1 500 mm par an.

Elle contraste radicalement avec la Guadeloupe hyperhumide représentée par le massif volcanique de la Basse-Terre au-dessus de 200 m. Cette région ne subit pas de saison sèche et sa pluviométrie est supérieure à 2 000 mm par an. Elle peut atteindre 10 000 mm par an au sommet de la Soufrière.



Une zone de transition, la Guadeloupe humide regroupe le sud-ouest de la Grande-Terre (les Grands-Fonds, Morne-à-l’eau, les Abymes, … ) et le piémont nord-oriental de la Basse-Terre (Lamentin, Baie-Mahault, Sainte-Rose…). Cette zone traduit la variabilité interannuelle : elle peut être sèche pendant les Carêmes très secs et très humide lors de forte pluviométrie. Elle abrite les principales zones de mangroves.

L’inégalité régionale de la pluviométrie détermine les différents étages de la végétation - xérophile, mésophile, hygrophile - et explique les contrastes saisissants des paysages naturels de l’Archipel.


Les cyclones

La plupart des cyclones tropicaux concernant l’Atlantique Nord prennent naissance aux alentours des îles du Cap Vert et de la côte africaine. Ils sont alors sous forme de simples perturbations tropicales. Quand ils atteignent les Antilles ils sont en revanche en pleine maturité.

La période cyclonique s’étend de début juillet à fin octobre (Hivernage). Mais la grande majorité (78 %) des événements cycloniques se produisent en août et septembre.

Les ravages des ouragans sont dus aux rafales de vent - des pointes à 350 km/h lors d’Hugo - et aux marées de tempête qui submergent les zones côtières. Les pluies associées (150 à 300 mm/24h) peuvent provoquer de fortes crues et de nombreux glissements de terrain. Ce fut le cas lors de Luis et Marilyn en 1995.

De tels cyclones dévastateurs constituent un facteur de menace pour la faune.

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S'il fallait retenir une phrase pour caratériser ce pays nous citerions Guy Lassere :

« L’Archipel guadeloupéen est un microcosme du monde tropical : en lui se retrouvent des paysages ailleurs séparés par des milliers de kilomètres, de l’Équateur aux confins des Tropiques ».

En effet, grâce à la variété de son relief, de ses sols et de son climat, la Guadeloupe possède une végétation très riche et diversifiée. Les diverses zones de végétation déterminent une grande diversité de milieux naturels : forêt tropicale humide, forêts inondées (mangroves et forêt marécageuses), bois et forêt xérophiles, forêts mixtes, ...)

Biblio:

*LASSERE, G. - La Guadeloupe.- 2 vol. Thèse : Doct. Lettre : Bordeaux : 1961.

 

 

* LASSERE, G. - LA Guadeloupe Tome 1 la nature et les hommes -1978 - E KOLODZIEJ- E.D.C.A

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Zoom sur les oiseaux des zones humides de la Guadeloupe

lagune de l'Anse Dumont (St Felix, Gosier)

 Les Zones Humides sont des espaces de transition entre la terre et l’eau. Ce sont les mangroves, vasières de mangroves, lagunes et marais d’arrière mangroves, les salines, prairies humides, les étangs, mais aussi les rivières et étangs de montagne, …

  étang lagunaire des raisins clairs (Saint-François)

- Ces zones humides remplissent des fonctions naturelles essentielles. Elles participent à l’autoépuration de l’eau (rétention des sédiments, polluants). Véritables éponges,  elles atténuent l’effet de crues et stockent l’eau. Le rôle de la mangrove  dans la stabilisation du sol et la protection contre les dépressions tropicales est bien connu.

 - Refuges de biodiversité. Ce sont des milieux d’une grande richesse biologique : siège d’innombrables chaînes alimentaires (végétaux, insectes aquatiques, mollusques, crustacés, poissons, oiseaux,..). Indispensables à la reproduction d’espèces de crustacés et de poissons. Les formes larvaires et juvéniles de poissons et crustacés font le bonheur de nombre d’oiseaux échassiers petits et grands.

grande saline de st felix

 Les zones humides sont des lieux de vie pour nos oiseaux : zones de repos,  d’alimentation voire de nidification. Beaucoup d’oiseaux migrateurs y font une halte entre leur aire de reproduction (Amérique du Nord) et leur quartier d’hiver (Amérique du Sud). Certains peuvent même y séjourner durant tout la « mauvaise » saison de septembre à avril.  En Guadeloupe, plus d’une soixantaine des espèces d’oiseaux sédentaires nicheuses ou migratrices sont inféodées à ces zones humides : elles en dépendent directement.

 Des milieux menacés

 Remblais, urbanisation du littoral, extension des zones commerciales aéroportuaires, pollution par les eaux usées pesticides décharges sauvages, dépôts d’ordures de toute sorte (batteries, ..) détergents et hydrocarbures domestiques ou industriels.

fût jetté dans l'arriere mangrove (Sainte-Anne)

 Pour en rester aux oiseaux, cette dégradation des zones humides, occasionne une  perte de leur habitat et peut porter atteinte à leur santé.

 Zones humides polluées : les oiseaux s’empoisonnent

 Certains oiseaux tels  les grands « crabiers » comme la Grande Aigrette, le Grand Héron ou encore ce superbe aigle spécialisé dans la pêche de poissons (mangrove , grande rivières, étangs poissonneux), le Balbuzard pêcheur, sont des animaux situés en haut de la pyramide alimentaire. Position qui les rend particulièrement sensibles aux polluants de l’environnement. En effet, tout au long de la chaîne alimentaire il y a bioaccumulation de certaines molécules chimiques (organochlorés, métaux lourds, ..) qui peuvent avoir des effets délétères sur les fonctions de reproduction ou le système immunitaire.

Pélicans bruns sur la grande saline de st felix . Photo : Maurice Mahieu

l'espèce était en fort déclin dans les années 70 à cause d'un pesticide (DDT ) accumulé dans les poissons.

héron vert ou "kio" . Photo Pierre Garnier

 Un patrimoine à fort potentiel touristique et économique:

l’exemple des étangs de Saint-Martin.

 Grâce à la quasi absence de chasse sur les étangs de Saint-Martin et malgré une certaine dégradation environnementale alentour, ces zones humides accueillent une avifaune exceptionnelle. Exceptionnelle en terme de biodiversité (nombre d’espèces différentes) mais aussi en nombre d’individus qui se comptent par centaines pour certaines espèces comme la superbe Echasse d’Amérique. Les élus de Saint-Martin ont bien compris l’enjeu certes écologique mais aussi économique de préserver ces étangs. Leur protection réglementaire sous forme d’Arrêté de Protection de Biotope interdisant notamment toute forme de remblais, devrait permettre  d’y développer le birdwatching (observation des oiseaux sauvages dans leur milieu naturel) dont sont si adeptes les touristes nord-américains.

Grandes aigrettes en nidification sur un étang de st Martin- en Guadeloupe "continentale" l'espèce ne niche pas.

 Parions que si nous  diminuons sensiblement la trop forte pression de chasse sur certaines zones humides comme l’immense marais de Port Louis (Site Ramsar) la Guadeloupe pourrait réellement développer cette activité écotouristique.

Echasse d"Amérique nicheuse dans les îles du Nord

Développer le "birdwatching" suppose

 - la présence de zones humides diversifiées

 - des zones Humides accueillantes pour les oiseaux  c'est à dire préservées (pourtour arboré, non polluées)  et non chassées (plus grand nombre d’espèces et d’individus, oiseaux moins farouches).

 - faciles d’accès

 - présence d’observatoires discrets (cabanes en bois) bien intégrés au paysage

 - organisation de visites pédagogiques par des guides nature formés

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